Je me rappelle que ce jour-là, je me suis réveillée avec un grand sourire et la curiosité de découvrir le nouveau membre de notre famille. Ma mère avait quitter la maison pendant la nuit pour se rendre à l'hôpital pour donner naissance à mon nouveau petit frère ou ma première petite soeur. A huit ans tout juste je savais que cela allait changer beaucoup de choses dans notre vie, qui soit dit aus passage n'était déjà pas très facile. Toutefois, cela n'a pas réellement changer aujourd'hui. J'ai alors quitter ma chambre que je partageais avec ma soeur aînée pour me rendre dans la cuisine où je savais que je trouverais ma grand-mère Shirley, la mère de mon père. En arrivant à la porte, je l'ai vu en train de regarder par la fenêtre avant qu'elle ne soupire. Je me souviendrais de ce moment-là jusqu'à la fin de mes jours, j'en suis plus que certaine. En marchant pour retourner dans ma chambre et ne pas la déranger, j'ai fait craquer le parquet et elle a fait demi-tour pour voir qui était là. Un petit sourire sur les lèvres, elle avait rapidement repris ses activités avant de prendre la parole. « Lou, tu veux quelque chose à manger ? » Je m'étais alors approcher de la table de notre cuisine pour m'installer et la regarder faire. Il y avait quelque chose dans ses gestes qui auraient du me faire comprendre qu'il y avait un truc qui n'allait pas, mais j'étais encore jeune et cela m'avait alors échapper. Elle avait alors préparer ce que je lui avais demander, du chocolat au lait avec deux petites tartines à la confiture de myrtilles. C'est tranquillement que j'ai commencer à manger, alors que mes deux frères me rejoignirent quelques minutes plus tard avec l'air encore totalement hagard. Ils n'étaient pas du matin et le fait que notre mère soit partie à l'hôpital n'était pas une chose facile à vivre pour eux, ils étaient assez proche d'elle. Une fois mon bol vide, j'avais débarrasser ma table pour ensuite essuyer ma place et me diriger dans ma chambre pour prendre mes vêtements. Après tout c'était un jour d'école et il était hors de question que je ne manque un seul jour, même si c'était un moment spécial pour notre famille. Ce n'est que lorsque la porte d'entrée claqua et que j'entendit la voix de mon père que je lâchais mes affaires pour aller le rejoindre pour sauter dans ses bras. Il me réceptionna, mais quand je croisais son regard je compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. « Dit papa, pourquoi tu as les yeux rouges comme quand on pleure ? » Il m'avait alors déposer une baiser sur le front avant de me reposer sur le sol et d'aller étreindre sa mère qui était dans l'encadrement de la porte de la cuisine. Mon coeur s'était serrer à cette image et il avait fait un signe pour que nous le suivions dans la pièce qui nous servait de salle à manger et de salon. Je me rappelle encore qu'il s'était assis précautionneusement à sa place habituelle avant de prendre mon petit frère sur ses genoux et de nous faire signe de nous asseoir. « Je dois vous dire quelque chose de très triste... » Il avait alors soupirer fortement avant de serrer contre lui mon cadet qui ne comprenait pas grand chose à la situation, tout comme moi pour tout avouer. « Il y a eu ce que l'on appelle des complications pendant la naissance de votre petite soeur... Elle n'a pas été assez forte pour le supporter et d'après le médecin, elle a manqué d'air pendant un trop long moment pour survivre. Ce que je veux vous dire, c'est que jamais votre petite soeur ne viendra un jour à la maison, que vous ne la verrez jamais et surtout qu'elle ne grandira jamais parmis nous. » Je n'ai pas réellement compris la porter de ces paroles à ce moment-là, pour moi elle était à l'hôpital avec notre mère et les médecins prenaient soin d'elle. Ca, c'était jusqu'à ce que mon frère aîné ne pose cette question qui m'a fait ouvrir grand les yeux. « Tu veux dire qu'elle est morte ? » En voyant mon père baisser les yeux, j'ai tout de suite compris qu'il avait pris conscience de ce qu'il voulait nous dire. Moi j'avais pas encore vraiment intégrer la nouvelle, mais en voyant une larme couler sur la joue de ma grand-mère j'ai compris que c'était grave. « Elle est partie rejoindre les anges et grand-père Ricky ? » J'avais poser la question avec ma petite voix, essayant de réellement comprendre ce qui se passait et mon père n'eu même pas la force de nous répondre. Il devait être trop triste, perdu devant ce qui était en train d'arriver à notre famille. En tout cas ce n'est qu'en voyant ma mère rentrer à la maison quelques jours plus tard, que j'ai compris que plus rien ne serrait comme avant et que tout avait change. Elle n'avait plus ce grand sourire sur les lèvres, ses yeux ne brillaient plus comme avant... En fait, ce n'était plus ma mère.


Ma soeur, Rose-Keegan, avait toujours eu un petit quelque chose qui avait le don de faire craquer n'importe quoi. Je pense que c'est ce qui lui a permis de trouver un garçon près à l'épouser quand elle a appris qu'elle était enceinte à dix-sept ans, alors que ce n'était même pas lui le père. Elle m'a appris qu'il fallait avoir de l'emprise sur les hommes pour arriver à quelque chose dans la vie, pour sortir de la misère dans laquelle nous vivions depuis le jour de notre naissance. C'est vrai que nous n'avions jamais rouler sur l'or, mais je ne peux pas non plus dire que nous avons été malheureux, chaque jour nous avions à manger dans nos assiettes. J'avoue qu'après la mort de notre petite soeur les choses ne sont jamais redevenu comme avant, ma mère est tombée dans une sorte détat catatonique. Il y avait son corps, mais son esprit n'était présent que de temps en temps. C'est un peu pour fuir l'ambiance de la maison que j'ai commencer à suivre ma soeur un peu partout et cela même si je savais que ce n'était pas obligatoirement une bonne chose. J'ai commencer à fumer, boire un peu trop et il m'arrivait par moment d'être complètement saoul... Tellement que je ne pouvais pas aller en cours. Quand ma soeur a quitter la maison pour épouser son Prince Charmant, qui ne l'est rester que pendant cinq ans, je suis devenu la femme de la maison et beaucoup de responsabilité me sont tomber dessus. Il fallait que je m'occupe de la lessive, de préparer les repas ainsi que de tenir l'appartement propre. Autant dire que je n'avais plus aucune minute pour moi, ni pour l'école. A quinze ans et avec l'autorisation de mon père, j'ai pris la décision d'arrêter l'école et de me trouver un petit travail pour subvenir avec mon frère et lui-même aux besoin de la maison. Avec le peu d'argent en plus que nous avions, cela permettait à mon plus jeune frère de ne plus avoir honte d'aller à l'école. Je me rappelle encore du sourire immense qu'il avait eu quand je lui avais monter la paire de chaussure neuve que je lui avais acheter et cela sans aucunes raisons. Mais bon, si je parle de cette période ma vie ce n'est pas parce que c'est la plus belle de ma courte existence. En fait, c'est même le contraire. Ce jour-là, contrairement aux autres, je rentrais la première à la maison et je savais que je devais aller voir ma mère avant de m'occuper de mes tâches. J'avais pourtant pris le temps de discuter avec le fils d'une de nos voisines, un garçon qui me plaisait depuis un petit moment et qui m'avait inviter à boire un verre. Je lui avais promis de réfléchir avant de rentrer chez nous pour faire ce que j'avais à faire. Avant d'aller dans la chambre, je me rappelle avoir ranger les quelques courses que j'avait faite, tranquillement en me disant que ma mère pouvait attendre. Ce n'est que dix minutes plus tard que j'ai enfin pris le temps d'aller la voir, soupirant déjà d'avance en sâchant que je la trouverais allonger sur le lit avec le regard dans le vide. Rien que cette vision me terrifiait. Mais voilà, en ouvrant la porte je ne suis pas tomber sur le tableau habituel, mais sur celui du corps de ma père pendant au bout du corde qu'elle avait accrocher à l'une des poutres du plafond. Je ne me souviens plus du rester, juste des secours qui la décrochait devant mes yeux alors que je sentais quelqu'un me tirer en arrière pour que je ne puisse plus rien voir. La personne en question n'était autre qu'un inspecteur de police qui voulait me poser des questions. « Ma grande, il faut que tu me dise si tu as toucher quelque chose dans la pièce ? » Mon regard s'était alors poser sur lui sans faire aucunement attention à la question qu'il venait de me poser. « Il faut prévenir mon père, puis ma soeur... Puis ma grand-mère... » C'est avec tout le tact dont il était capable, c'est à dire très peu que l'homme essaya de me faire revenir parmi le monde des vivants parce que j'étais toujours bloquer en compagnie du corps de ma mère en tête. Je ne voyais plus qu'elle, pendant comme un pantin au bout de ses ficelles. Elle avait choisi sa destinée, loin de nous dans un monde où elle retrouverait peut-être cet enfant qui l'avait détruit sans le vouloir. Pendant près de six ans, elle avait tenu près de nous, mais la peine avait été plus forte et au bout du compte je me demandais si ce n'était pas la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Au moins, maintenant elle était en paix.


Je me souviens encore de la première fois que je l'ai vu rentrer dans le bar où je travaille, rien que par sa prestance et son charme j'ai tout de suite compris que nous n'étions pas du même monde. Il est venu s'installer à une table en lançant un regard autour de lui pour se faire une idée du lieu, n'ayant pas l'air très convaincu. Ce ne devait pas être de son plein gré qu'il était venu ici. J'avais alors attraper mon calepin qui traînait sur le comptoir avant de faire un signe de tête à ma collègue pour lui signifier que j'allais m'occuper de lui. En m'approchant, une drôle de sensation m'avait alors envahi. « Monsieur, que puis-je vous servir ? » Son regard m'avait alors transpercer comme je n'aurais cru que cela soit possible et la cadence de mon coeur avait fortement augmenter. Après ce jour, je ne croyais ne jamais le revoir... Mais il est revenu, jour après jour et à chaque fois il y avait un petit sourire pour moi ou encore un petit pourboire. Puis il y a ce jour où il m'a demander un rendez-vous, juste une simple balade dans un parc pour que nous apprenions à nous connaître un peu mieux. Ensuite il y avait eu ce petit repas tout simple dans un restaurant qui m'avait sembler tout bonnement inabordable rien qu'à sa devanture. A la fin de cette soirée nous avions partager un baiser, ce n'était pas mon premier mais je pouvais dire que je n'avais jamais ressenti cela pour qui que ce soit auparavant. C'était il y a un peu plus d'un an, une relation étrange en est née et j'en suis devenue totalement dépendante, moi qui n'arrête pas de me vanter d'être une personne libre et sans attache. Mais voilà, nous ne somme pas du même monde et beaucoup de choses font que nous devrions ne plus nous voir, faire en sorte de nous libérer pour trouver quelqu'un avec qui nous n'aurions aucunes différences. Je souffre du fait qu'il me cache aux regards des autres et il m'en veux de ne pas avoir le courage d'en parler à mon père. Celui-ci je le sais, réagira d'une manière vraiment extrême quand je lui apprendrais que je sort avec quelqu'un du grand monde. Après tout si je quitte un jour la maison, qui s'occupera de lui ? Je la dernière de ses filles et je ne voie pas ma soeur accourir pour l'aider en cas de besoin, elle a déjà bien assez à faire avec sa fille. Puis mon frère a trouver une femme, à pris son appartement et viens de fonder sa famille. Moi je dois faire en sorte de faire le bonheur des deux derniers hommes de ma vie, surtout de mon petit frère qui est du genre à s'attirer les ennuis aussi facilement qu'un aimant. Je dois toujours avoir l'oeil sur lui. Donc j'ai pris la décision de faire en sorte de ne plus croiser son chemin pour le moment, pour qu'il se détache de moi et cela même si je dois en souffrir et que je me retrouve seule. Après tout, je ne serais jamais assez bien pour lui.